Les réunions relatives au dossier de réforme du régime des retraites se suivent et se ressemblent : si une prise de conscience de la nécessité de mettre en place une réforme fait l’unanimité, le choix de la réforme à adopter divise toujours. En effet, aucun des scénarios proposés par le cabinet d’étude Actuaria, en charge du dossier, n’a pour l’heure été tranché. Les discussions portent toujours sur l’architecture du régime. Pourtant, tout semble indiquer qu’il y a urgence. Et pour cause, en l’absence d’une réforme immédiate, les besoins de financement de l’actuel régime devraient coûter à l’état une moyenne d’environ 4% du PIB par an sur toute période 2012-2025. Un coût de la non réforme qui s’annonce difficilement supportable.
Ainsi, la caisse marocaine des retraites (CMR) qui accuse un déficit à la fois significatif et croissant, devrait, à compter de 2012, commencer à puiser dans ses produits financiers avant d’en venir aux réserves. En outre, le RCAR est déficitaire depuis 2008, alors que la CNSS devrait le devenir en 2024. Seule la CIMR arrive à tirer, ou du moins pour le moment, son épingle du jeu.
L’enjeu est de taille : quel que soit le scénario choisi, ce dernier aura pour conséquence directe soit une augmentation des cotisations soit une baisse des pensions. L’hypothèse d’un prolongement de l’âge de départ à la retraite n’est également pas écarter. Face à de pareilles conséquences, la tâche s’avère ardue, d’autant que ce sont les salariés et fonctionnaires qui devront en définitive en faire les frais.
A noter qu’Actuaria, propose un système unique à deux composantes, à savoir une couverture de base et une couverture complémentaire. Chose qui laisse les pouvoirs publics à la fois sceptiques et indécis et ce, pour au moins deux raisons. La première, est que les caisses de retraite ne traversent pas toutes les mêmes difficultés. La deuxième, réside dans la volonté des responsables marocains d’éviter de transférer au régime général un fardeau financier qui devrait logiquement être supporté par les Finances publiques. Les scénarios proposés visant à répercuter la dette de la CMR sur les salariés du privé et les générations futures. De ce fait, les syndicats n’ont pas manqué de montrer, approche des élections oblige, leur réticence quant à un éventuel alignement du privé sur le public. Réforme à suivre !