L’année 2012 s’annonce morose pour l’économie marocaine, dont le taux de croissance sera surement bien inférieur que celui de l’année écoulée. L’agriculture, le tourisme et les transferts des Marocains résidants à l’étranger (MRE) ne sont pas au rendez-vous cette année. Si la baisse du taux de croissance est une chose acquise, la valeur de cette baisse fait encore polémique.
Tandis que le Haut Commissaire au Plan (HCP), Ahmed Lahlimi avance un taux de croissance de 2,4 pc pour l’année 2012, avec une régression de 9,3 pc pour le secteur primaire, la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), relevant du ministère de l’Economie et des Finances parle de son côté, d’un taux de 3,4 pc, tiré essentiellement par les activités non agricoles. Les spéculations vont ainsi bon train et l’incertitude est de mise. Après une prévision de 5 pc au début de l’année, s’en sont suivies d’autres tablant sur un taux de croissance de 4,2 et 3,4 pc et le HCP parle actuellement de 2,4 pc contre les 5 pc de 2011.
Ce qui est sûr, c’est que dans les deux cas, la résilience de l’économie nationale face à la crise internationale commence déjà à montrer des signes de faiblesse. Le Maroc s’apprête donc à achever dans la douleur l’exercice financier 2012.
A croire les prévisions de Lahlimi, les réserves en devises vont chuter, le déficit de la balance commerciale va s’aggraver et la capacité de financement de l’économie ne cesse de s’éroder. Bref, tous les indicateurs économiques et macroéconomiques sont au rouge au moment où les réserves de change couvrent à peine plus de 4 mois d’importations. Même le secteur primaire qui, d’habitude donne une embellie à la croissance économique, cette année, il manque à l’appel en raison d’une médiocre moisson céréalière en régression de 43 pc par rapport à la précédente campagne agricole.
Heureusement qu’il y a la manne des phosphates qui renfloue les caisses de l’Etat. A fin mars, les exportations des phosphates et dérivés avaient déjà généré près de 10,9 milliards de DH de recettes. Dans son ensemble, le secteur secondaire (mines, énergie, industries de transformation et BTP), connaitra une croissance de 4,4 pc au lieu des 4 pc de 2011, tirée essentiellement par les phosphates et les BTP.
Au vu de ces prévisions, les hommes de la finance et les investisseurs locaux souhaitent achever l’année avec le moindre de casse, en espérant une reprise dès de le début du prochain exercice.