C’est un message sans équivoque qui a été adressé au médiateur pour le Sahara Christopher Ross suite à la clarification de son rôle par le Secrétaire Général de l’ONU « Himself », Ban Ki-Moon, lors d’un entretien de ce dernier avec le roi Mohammed VI. Dans un communiqué de l’ONU aux allures de mises en garde, Ban affirme que la mission de la MINURSO et que le rôle de la médiation onusiennes ne seraient pas modifiés, sous entendant que les appels du pied effectués par le diplomate américain Christopher Ross d’étendre la mission de l’ONU au monitoring des droits de l’homme sont restés lettre morte. Au delà de cela, le message onusien, qui contenait également un hommage à Mohammed VI pour son « leadership », permet de mettre un terme à une période de tensions entre le Maroc et le médiateur de l’ONU, après que le Royaume lui aie publiquement retiré sa confiance il y a quelques mois. Ceci devrait permettre aux discussions sur le Sahara de reprendre après une longue période de blocage. L’intervention Royale arrive en effet à un moment très important, juste avant la rentrée onusienne, ce qui permet à l’institution d’accorder ses violons et de ressortir avec une stratégie rénovée en direction du cycle de négociations. Autre élément d’appréciation, cette clarification du rôle de l’ONU dans le conflit saharien permet aux protagonistes de sortir par le haut et de rétablir la confiance entre les différents acteurs. Il demeure néanmoins que le diplomate américain est fragilisé, de l’avis de tous les experts, et qu’il est fort probable qu’il décide de lui même de présenter sa démission, afin de permettre la nomination d’un nouveau représentant de Ban Ki-Moon qui disposerait de conditions plus favorables à la reprise des négociations. Une inconnue de taille subsiste : le rôle qu’entend jouer l’Algérie dans ce processus de négociations, alors même qu’elle avait publiquement affiché son soutien à Ross après que ce dernier aie été désavoué par le Maroc. Alger jouera-t-elle le jeu et acceptera –telle de bonne grâce qu’une solution de compromis soit trouvée pour gérer la phase de transition ? Rien n’est moins sûr …