L’adoption par le gouvernement du projet de loi sur la légalisation de l’usage du cannabis à des fins thérapeutiques précipite les événements au sein du PJD, dont le Conseil national se réunira en session extraordinaire les 20 et 21 mars, au lendemain de la décision d’Abdelilah Benkirane de claquer la porte du parti islamiste.
Cette session extraordinaire du parlement du parti de la Lampe sera présidée par Abdelali Hamieddine, qui en assure l’intérim depuis la démission d’Idriss El Azami Idrissi, la semaine dernière, sur fond de divergences autour du quotient électoral.
Si le communiqué du PJD a pris le soin de préciser que la rencontre portera sur l’examen de la demande de démission du président du Conseil national, Idriss El Azami Idrissi, les observateurs estiment que les débats seront focalisés sur les causes de cette démission, autant que sur celle de Benkirane.
Les derniers développements politiques, le nouveau mode de calcul du quotient électoral sur la base des inscrits sur les listes électorales, l’adoption du projet de loi sur la légalisation du cannabis… autant de questions brûlantes qui mettent le parti islamiste au bord de la scission.
La situation est tellement tendue au PJD que le secrétaire général, Saad Dine El Otmani a demandé aux membres du parti de ne pas commenter la décision de son prédécesseur, Abdelilah Benkirane, de geler son adhésion au parti.
Dans la foulée, Benkirane a annoncé l’interruption de tout contact avec les ténors du parti: Mustafa Ramid, ministre d’Etat en charge des Droits de l’homme, ainsi que les ministres Aziz Rabbah et Mohamed Amekraz et l’ancien ministre Lahcen Daoudi. C’est dire l’ambiance conflictuelle prévalant au sein du parti islamiste, qui dirige le gouvernement de coalition.