Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a visiblement ouvert la boîte de pandore en briguant un quatrième mandat, ce qui continue de provoquer manifestations de rejet et alliances pour le boycott du scrutin du 17 avril prochain.
L’effervescence de la rue ne baisse pas depuis l’annonce de la candidature de Boutaflika. Surtout que le chef d’Etat ne s’exprime plus en public depuis son AVC du printemps 2013. Depuis cette annonce, les forces de sécurité ont réussi à contenir l’agitation de la rue en opérant de nombreuses arrestations. La police et les forces d’intervention s’apprêtaient à se déployer massivement ce vendredi à Alger pour faire face au premier grand meeting favorable au boycott. La rencontre est organisée par une Coordination nationale des partis politiques et des personnalités prônant le boycott de la présidentielle. Après le mouvement Barakat (assez), ces partis appartenant à diverses sensibilités politiques, comptent mobiliser les algériens pour la cause du boycott. Pour eux, rien ne sert de participer à une élection sans enjeu et quasiment acquise d’avance au président malade.
Du côté de l’armée, la candidature incongrue de Bouteflika n’a pas manqué de faire réagir l’ancien président, le général Liamine Zeroual. Dans une sortie pleine de messages, l’ancien chef d’Etat durant les années de guerre civile, n’a pas caché sa vive préoccupation devant la crise actuelle. Sans toutefois plaider la cause du boycott de l’élection, il a alerté contre les dangers que font courir à la nation l’aventurisme politique et le détournement des institutions. Les inquiétudes exprimées par Liamine Zeroual interviennent dans le sillage de la sortie non moins inquiète de l’ancien premier ministre Mouloud Hamrouche.
Ce dernier tout en ménageant le rôle de l’armée dans le destin de l’Algérie, avait vivement critiqué le système entretenu par une classe politique qualifiée d’incompétente et de corrompue. Pour l’ex-premier ministre, le statu quo politique actuel hypothèque l’avenir de l’Algérie. Et à moins d’un mois du scrutin du 17 avril, un profond clivage continue de diviser l’Algérie sur une élection que de nombreux algériens croyaient être l’occasion d’entamer une ère de démocratisation du régime politico-militaire qui gouverne le pays depuis un demi-siècle.