La fièvre électorale est montée d’un cran et les leaders de toutes les formations politiques présentes sur le terrain, sont en train d’aiguiser leurs couteaux.
Si les parlementaires du parti Justice et Développement (PJD) veulent glaner des voix dans le monde rural, en tentant d’empêcher les « Nouab » ou représentants des terres collectives (Soulaliyines) de se porter candidats aux prochaines élections, car ils estiment qu’ils sont en connivence avec les autorités locales, leurs adversaires du parti Authenticité et Modernité (PAM) veulent ratisser large dans les rangs des cultivateurs de cannabis dans la zone nord.
Les représentants des Soulaliyines qui revendiquent le contrôle de 12 millions d’hectares de terres collectives et 9 millions d’habitants ruraux, craignent en effet que les parlementaires du PJD puissent faire adopter une proposition de loi qui les priverait de leur droit de se porter candidats au prochain scrutin.
Les Nouabs menacent même de faire faire une descente à Rabat pour protester devant le siège du PJD contre cette proposition de loi qui disent-ils, va les priver de leur droit à la candidature.
Chez les PAMistes, le numéro porte-parole du parti du tracteur, Hakim Benchemass a affirmé lundi lors d’un point de presse à Rabat, vouloir rassembler le 5 avril prochain à Bab Berred dans la province de Chefchaouen, entre 1500 et 2.000 cultivateurs de cannabis, pour les informer et recueillir leurs avis sur le projet de légalisation de cette culture à des fins thérapeutiques et industrielles.
D’ailleurs, la direction du parti prévoit une autre rencontre similaire avec les cultivateurs d’Issaguen dans la région de Ketama.
Benchemass, qui est également président du conseil national du PAM, a tenu à assurer ses interlocuteurs que cette démarche n’a rien à voir avec les campagnes électorales, précisant que son parti veut seulement élargir le débat aux personnes directement concernées par l’idée de légalisation du Cannabis. Citant les chiffres du ministère de l’intérieur, Benchemass rappelle que quelque 48.000 cultivateurs vivent en montagnes dans la clandestinité parce qu’ils d’être rattrapés par la justice pour trafic de drogue.
Mais les détracteurs du PAM, ont une autre version des choses. Ils affirment qu’il s’agit au contraire d’un moyen détourné pour amadouer à moindre coût, les électeurs du Rif en prévision du prochain scrutin.
Dans le deux cas, estime un observateur de la place, chez les hommes politiques tous les coups sont permis, il suffit de bien viser et de bien cibler la proie.