La session printanière du Parlement, qui s’ouvre vendredi prochain, présente d’agréables et de mauvaises surprises aussi bien pour le camp de la majorité que pour celui de l’opposition.
A la veille du début de la seconde moitié de la neuvième législature (2011-2016), les députés aiguisent leurs couteaux à l’occasion du renouvellement des structures de la Chambre des représentants, notamment sa présidence et son bureau, comme le stipule l’article 62 de la Constitution.
La course à la présidence du perchoir met pour le moment deux candidats en lice. Il s’agit de l’actuel président de la chambre basse, l’istiqlalien Karim Ghellab qui malgré, la sortie de son parti de la majorité, s’est quand même porté candidat pour un second mandat. Fort du soutien des leaders des principaux partis de l’opposition (USFP, PAM, PI et UC), Ghellab compte surtout sur l’absentéisme de certains députés de la majorité ou leur refus de suivre les consignes de vote.
Le RNIste Rachid Talbi Alami, du RNI a eu lui aussi l’appui des quatre formations de la majorité (PJD, RNI, MP et PPS), pour sa candidature, après le retrait de la course au perchoir de l’autre RNIste, Mustapha Mansouri.
Talbi craint néanmoins le risque de voir les partisans de Mansouri et de ses nombreux sympathisants au sein du PJD, s’absenter le jour du vote ou carrément voter pour le candidat de l’opposition.
Pour les analystes, aucune de ces probabilités n’est à écarter malgré les fermes consignes données par les leaders surtout du PJD et du RNI à leurs troupes, pour présence massive à l’hémicycle le jour J et un vote en faveur de Talbi Alami.
L’autre surprise attendue sur la scène politique nationale, est l’aboutissement de la guéguerre qui s’est rallumée, malgré les bons offices, entre le patron de l’USFP, Driss Lachgar et le président de son groupe parlementaire, Ahmed Zaïdi. Lachgar cherche coûte que coûte à évincer ce dernier de son poste quitte à recourir aux statuts du parti qui stipulent que le groupe est tenu de présenter ses candidats au Premier secrétaire qui les présente au comité administratif, lequel choisira le président du groupe. Cette option est synonyme d’une éviction inéluctable de Zaïdi, puisque la majorité des membres du comité administratif sont du côté de Lachgar. En revanche, une telle éviction pour conduire à une implosion du parti de la rose.
De son côté, le Parti de l’Istiqlal n’a pas encore clos le dossier de la légalité de l’élection à sa tête du trublion Hamid Chabat, vivement contestée par le courant contestataire «Bila Haouada» (Sans répit) conduit par l’ancien patron du PI, Abdelouahed El Fassi. Le verdict de la cour d’appel de Rabat dans le procès engagé contre Chabat, est attendu pour le 28 avril courant et pourrait faire plein de remous au sein du PI.