A quelques jours des marches ouvrières du 1er mai, le gouvernement veille à doser ses promesses. Après les bruits qui ont circulé sur une augmentation du SMIG de 10%, l’exécutif préfère tempérer. Surtout que Abdelilah Benkirane aurait essuyé une catégorique fin de non recevoir du patronat.
C’est dans ce sens qu’il faut comprendre l’empressement du ministre de la communication Mustapha El Khalfi de dégager le gouvernement d’un problème dont il est loin de maîtriser les termes. A l’issue du conseil de gouvernement du jeudi, le porte-parole du gouvernement a bien confirmé que si les syndicats exigeaient une augmentation du SMIG, toutefois « aucune décision n’a été prise à ce propos ». Normal, puisque l’exécutif se trouve sous la pression des chefs d’entreprises. Regroupé dans la CGEM, le patronat s’oppose farouchement à une hausse de 10%, avançant le risque qu’il fait peser sur la compétitivité des entreprises. Tout au plus, consentirait-il un maigre 5%.
Ceux qui se sont mis à tirer des plans sur la comète ont dû ranger leurs calculettes. Et contrairement aux attentes des syndicats, il n’est plus certain que les 2300 dirhams du SMIG actuels passent à 2500 DH. Quant aux 3000 DH promis par Benkirane, c’est désormais de l’histoire ancienne. Mais, pour le chef du gouvernement, les échéances électorales restent une véritable épée de Damoclès.