Les bons points et les remarques distribués par Christine Lagarde au gouvernement ont beaucoup de pertinence. Si la directrice générale du Fonds monétaire international loue les réformes économiques entreprises par le Royaume, elle n’en insiste pas moins sur les énormes défis qui restent à relever.
En visite au Maroc, la patronne du FMI a salué la politique menée par les pouvoirs publics sur le front des réformes économiques. En particulier, la remise en cause progressive du régime de subventions qui aboutissent aux dérives des finances publiques que l’on sait. La diversification économique a également permis au pays de prendre le train de la globalisation. Les fruits de cette ouverture se voient dans l’arrivée d’investisseurs internationaux qui développent des secteurs nouveaux comme l’automobile, l’électronique, l’aéronautique, l’offshoring…
Mais là s’arrêtent les motifs de satisfaction. Car le côté social est loin d’avoir suivi le mouvement. Le chômage endémique des jeunes et le laminage progressif des classes moyennes, sont deux indicateurs de la grande déficience dans la répartition sociale équitable des avancées économiques réalisées. Les moyens pour corriger ces dérèglements résident en grande partie dans le renforcement du secteur privé et l’encouragement de la PME. Et en bon adepte de l’économie libérale, la patronne du FMI exclut tout rôle pilote de l’Etat en matière économique. « L’Etat ne peut pas être le premier employeur ».
Pourtant, les pouvoirs publics ne peuvent se soustraire à leur devoir de régulateur et de facilitateur indispensable. Le message est clair : l’Etat doit consacrer les ressources publiques à l’éducation, la formation, la santé et les services publics. Parallèlement, il doit favoriser la libre entreprise et la création d’emploi par le secteur privé. Et dans ce dispositif, la classe moyenne doit bénéficier d’un traitement spécial. Car en plus de constituer « un vivier pour les entrepreneurs », elle est un pilier de la cohésion sociale, insiste la directrice générale du FMI.