La scène politique nationale n’avait plus vu ça depuis longtemps. Le sursaut coléreux de l’USFP et de l’Istiqlal menaçant de boycotter conjointement les prochaines échéances électorales, cache en fait une grande fébrilité chez les deux vieux partis.
La menace a été proférée sous forme de défi. Et le fait même que la décision ait été prise au niveau du bureau politique du parti de la rose et du comité exécutif de l’Istiqlal, en dit long sur l’affolement qui s’est emparé des états-majors des deux formations. Le revirement des deux ex-partis forts de la scène politique est motivé, selon des sources proches du parti de la balance, par la crainte de voir le parti islamiste au gouvernement et le PAM rafler la mise aux élections de 2015. Bien sûr, l’USFP comme l’Istiqlal se gardent bien de présenter les choses sous cet angle. Ils parlent plutôt de conditions de transparence qui ne seraient pas garanties, voire de l’échec du gouvernement à faire avancer le processus de démocratisation et de normalisation dans l’esprit de la Constitution de 2011.
Les deux formations de l’opposition accusent même le gouvernement conduit par l’islamiste Abdelilah Benkirane d’excès d’autoritarisme. Ils exigent donc la constitution d’une commission indépendante pour superviser les élections. La surenchère préélectorale est donc bel et bien lancée, les comminations de l’USFP et de l’Istiqlal venant juste après les sorties tonitruantes des dirigeants du PJD. C’est peut-être de bonne guerre si les concurrents arrivent à garder le souffle. Il reste encore un an avant les échéances de 2015, où les partis seront mis à rude épreuve d’un véritable marathon électoral qui verra se dérouler en l’espace de quelques mois les scrutins communal et régional avant les élections législatives.