La loi sur la création de banques islamiques a été adoptée mercredi à la Chambre des représentants. Les institutions appelées plus pudiquement banques participatives devraient bientôt voir le jour.
Après l’étape de la première Chambre où il a été voté à l’unanimité, le texte devrait bientôt être soumis à la Chambre des conseillers. Son entrée en vigueur interviendra probablement avant la fin de l’année. Plusieurs études ont mis en évidence le potentiel du marché de la finance islamique au Maroc. Présenté comme très prometteur, ce marché pourrait renflouer un secteur bancaire et financier éprouvé par un cruel manque de liquidités depuis quelques années. L’objectif n’est pas seulement d’attirer une nouvelle clientèle locale, mais également les investissements en provenance des riches pays du Golfe. Là où les opérateurs économiques et financiers sont particulièrement pointilleux sur l’argument religieux qui bannit les intérêts bancaires.
Bientôt donc, les établissements dits islamiques proposeront de nouvelles offres sur le marché financier au Maroc, que ce soit en termes d’opérations bancaires, immobilières ou d’investissement. En dépit des critiques dont elles font l’objet, y compris de la part de plusieurs personnalités religieuses, les nouvelles formules de la finance participative s’imposent déjà aux banques classiques de la place. La plupart se préparent à la création de filiales qui offriront quatre nouveaux produits. Mourabaha, Ijara, Moucharaka et Moudaraba sont autant de formules qui proposent des concepts, présentés comme différents des traditionnels produits bancaires et financiers.
Ainsi Mourabaha prévoit une marge bénéficiaire convenue d’avance à la place du traditionnel taux d’intérêt. Pour sa part, le produit Ijara consiste en la mise en location par la banque d’un bien à un client qui peut en faire l’acquisition par la suite. Quant aux produits Moucharaka et Moudaraba, il s’agit d’une sorte de joint-venture dans laquelle la banque et le client tirent les bénéfices selon une quotité déterminée à l’avance. En cas de pertes, les deux parties supportent les frais sur la base de la valeur de leur participation respective.