Quelle est la nature et quel est le degré de la menace terroriste qui pèse actuellement sur le Maroc ? Après plusieurs années de lutte acharnée contre les groupes jihadistes, dont une vingtaine de cellules ont été démantelées entre 2011 et 2013, les autorités semblent faire face à des risques encore plus graves.
Pour la première fois, des missiles de défense anti-aérienne des FAR sont visibles au commun des passants sur la côte casablancaise. D’autres sites stratégiques dans diverses régions du pays font l’objet d’un déploiement préventif. Les Forces Armées Royales ont déployé un important dispositif dans des ports, aéroports et barrages situés aussi bien dans la Nord que dans le Sud et l’Oriental. Cette démonstration rassure sur la capacité d’anticipation des autorités, tout en suscitant des inquiétudes parmi l’opinion publique, habituée à ce genre de scènes plutôt sur les chaînes satellitaires que dans la rue.
Une chose est sûre, le déploiement de ces armements signifie que l’alerte donnée par les services de renseignements occidentaux, notamment américains se confirme. La disparition d’avions civils libyens de l’aéroport de Tripoli fait craindre la planification par les groupes jihadistes d’une réédition des attaques du 11 septembre 2001. Et parmi les pays ciblés par les groupes terroristes au cours des derniers mois, le Maroc a été fréquemment cité. Mais l’histoire de la mystérieuse disparition des avions libyens n’est peut être pas le seul motif de la mobilisation antiterroriste. La découverte d’un navire chargé d’armes a aussi contribué à intensifier les signaux d’alerte.
Preuve que tous les pays prennent la menace très au sérieux, des pays du sud de l’Europe, dont la France et l’Espagne, ont programmé des manœuvres conjointes avec les armées du Maroc, d’Algérie, de Tunisie et de Mauritanie. L’objectif commun est de se préparer à d’éventuelles attaques, non seulement aériennes mais aussi maritimes et terrestres.