Après avoir perdu depuis le début de l’année 20% de sa valeur, La livre Sterling a touché hier lundi son plus bas niveau historique face au Dollar, suite à une dégringolade qui s’est accélérée en fin de semaine dernière avec les annonces du mini-budget du gouvernement Liz Truss, destiné à relancer l’économie du Royaume-Uni, mais dont la modestie inquiète les marchés financiers.
La Livre Sterling a plongé de près de 5% pendant les heures de négociation asiatiques pour atteindre son plus bas niveau historique à 1,0327 dollar US, son plus bas depuis 1971, la fin des accords de Bretton Woods et l’adoption d’un régime mondial des changes flottants. La devise britannique a légèrement rebondi un peu plus tard à 1.0743, mais certains analystes estiment qu’elle pourrait, à court terme, atteindre la parité avec le dollar.
Vendredi dernier, le gouvernement britannique a présenté un mini-budget d’un programme qui prévoit un gel des factures d’énergie des particuliers pendant deux ans, et de celles des entreprises pendant six mois. Ce programme comprend aussi de nombreuses baisses d’impôts et de taxes, qui bénéficieront surtout aux classes les plus aisées.
Le coût de ce programme est estimé à 620 milliards de livres sterlings pour les six premiers mois, d’après le gouvernement britannique, mais certains économistes pensent qu’il coûtera plutôt entre 100 et 200 milliards de livres, alors que Londres reste par ailleurs vague sur la façon de le financer.
Il n’en fallait pas plus pour inquiéter les marchés financiers. Sur le marché obligataire, le rendement de la dette britannique à deux ans, le plus sensible aux anticipations d’évolution des taux directeurs, affichait un bond de plus de 54 points de base à 4,568%, ce qui est son plus haut niveau depuis 2008.
Cette hausse, qui dépasse un point de pourcentage en moins de deux séances, traduit une forte dégradation de la confiance du marché dans la capacité de l’Etat à financer le «mini-budget» du gouvernement de Liz Truss.