L’élection de Robert Mugabe, Président du Zimbabwe, à la tête de l’union africaine lors de sa réunion au sommet à Addis Abeba, les 29 et 30 janvier 2015, un nonagénaire de 91 ans et qui dirige d’une main de fer la destinée de son pays depuis 1980. Accusé de museler l’opposition zimbabwéenne par la violence et d’avoir ruiné son pays, son élection a suscité un certain embarras dans les rangs de l’organisation panafricaine. Certains sont allés jusqu’à évoquer un hasard malheureux. Les observateurs estiment que cette élection était un mauvais signal lancée par l’UA.
Alors que l’organisation devrait faire face à plusieurs défis comme le sous-développement, le terrorisme et les épidémies et que l’Afrique aspire à beaucoup plus de d’ouverture sur le monde, le nouveau Président de l’UA est sous le coup de sanctions américaines et européennes, y compris l’interdiction de voyager.
Cette situation risque de compliquer la représentation de l’UA à l’internationale dans les réunions du G8 et du G20, par exemple. Sénile, Mugabe ne garde dans sa vieille mémoire que des slogans et des idées hérités de la guerre froide.
Malgré le fait que le conflit artificiel du Sahara est soumis à l’ONU et qu’il ne concerne pratiquement plus l’organisation africaine, le président zimbabwéen a, dans son discours prononcé à la tribune de l’UA, émis des propos sur cette affaire alors cela n’était pas à l’ordre du jour : « Tant que nos frères et nos sœurs du Sahara occidental sont sous occupation marocaine, nous ne sommes pas totalement libres ». Bravo à ce défendeur des peuples, à l‘exception du sien. Ne devrait-il pas assumer le rôle de sage et se rendre à l’évidence qu’en ce début de XXIème siècle le temps est venu de dépasser enfin le cloisonnement et les obstacles frontaliers, leurs vanités et leurs stérilités pour combattre le sous-développement. N’est-il pas souhaitable d’inviter Mugabe, s’il arrive encore à se tenir debout et à marcher, de rendre visite au Sahara marocain, à condition qu’il accepte d’être protégé contre la colère des citoyens marocains au Sahara qui, du matin au soir, s’autodéterminent et participent activement au développement de leur région prospère et paisible.
Le style Mugabe appartient à une génération passée, celle qui prend le pouvoir en otage. Le secrétaire général de l’ONU Mr Ban Ki-Moon a d’ailleurs appelé les dirigeants africains à ne pas s’accrocher au pouvoir. Des dirigeants modernes ne peuvent se permettre d’ignorer les vœux et les aspirations des peuples qu’ils représentent.
Aujourd’hui la jeunesse africaine qui forme la majorité de la population du continent, rêve de progrès.
L’Afrique, malgré toutes les potentialités humaines et les ressources naturelles dont elle dispose, souffre de graves maux dont il est urgent que se penche d’intègres médecins. Force est de constater que l’Afrique demeure toujours en panne sur la route du progrès et que seules les valeurs de paix, de démocratie, de bonne gouvernance et de respect des droits de l’homme peuvent la sortir de cette situation d’inespérance.