Adil Belgaid, l’ancien champion d’Afrique de judo, vient de lever le voile sur les motivations sonnantes et trébuchantes de Zakaria Moumni, qui a mené un véritable chantage contre les autorités marocaines et contribué à la dernière brouille diplomatique entre Paris et Rabat.
Les relations entre le Maroc et la France sont à présent rentrées dans l’ordre, mais les déclarations du judoka Adil Belgaid en disent long sur l’indélicatesse de Zakaria Moumni. « L’argent a toujours été le mobile de Zakaria Moumni », affirme Belgaid qui connaît bien Moumni pour l’avoir côtoyé durant leur parcours sportif. Dans un témoignage publié sur « L’Obs » et intitulé « France-Maroc : ce que cache l’affaire Zakaria Moumni, ma part de vérité », Belgaid explique que Moumni a constamment cherché à utiliser son titre de champion du monde de kick-boxing, obtenu en 1999, pour extorquer des fonds et des avantages aux autorités marocaines.
Pire encore, Belgaid affirme que Moumni lui a promis 20% du montant d’un million d’euros qu’il exigeait du Maroc s’il l’aidait dans sa démarche. Zakaria Moumni avait aussi fait pression pour obtenir le poste de conseiller au ministère de la Jeunesse et des sports. Mais lorsqu’il s’est rendu compte que tout cela ne menait à rien, il a changé son fusil d’épaule. Grâce à sa nationalité française, l’ancien kick-boxeur a déposé une plainte accusant les autorités marocaines de « l’avoir enlevé, séquestré et torturé ».
Il faisait ainsi le jeu de quelques milieux qui avaient un intérêt évident à brouiller les relations entre le Maroc et la France. Son nom avait figuré dans la plainte contre le directeur général de la DGST, Abdellatif Hammouchi. Au Maroc, Zakaria Moumni fait aujourd’hui l’objet d’un mandat d’amener sous plusieurs chefs d’accusation, dont celui de menaces contre Mohand Laenser, l’actuel ministre de l’Urbanisme et de l’Aménagement du territoire.