France : Face au risque d’une pénurie énergétique, la centrale à charbon Emile-Huchet reprend du service

La direction de la centrale à charbon française Emile-Huchet de Saint-Avold a relancé lundi matin, la production de l’électricité, après avoir fermé définitivement ses portes fin mars dernier. Néanmoins le gouvernement a décidé de la remettre en service pour garantir  l’approvisionnement du pays en électricité. 

Il faudra au total plus de 500.000 tonnes de charbon pour faire tourner jusqu’à fin mars le site qui, lorsqu’il fonctionne à 100% de sa capacité, produit jusqu’à 600 Megawatt-heures et peut alimenter un tiers des habitants de la région du Grand-Est cet hiver, soit 600.000 foyers. 

Dans l’Hexagone, où plus de 67% de l’électricité produite est d’origine nucléaire, la part des combustibles fossiles ayant été en 2020, de 7,5%, dont 0,3% de charbon et 6,9% de gaz, il y a seulement une autre centrale au charbon, qui a été maintenue ouverte à Cordemais en Loire-Atlantique. 

La centrale Emile-Huchet, très émettrice de CO2, devait fermer ses portes définitivement en mars 2022. Mais fin juin, le gouvernement français a annoncé sa volonté de la rouvrir au moment de l’hiver, un redémarrage qui « s’inscrit dans le plan de fermeture » selon le ministère de la Transition énergétique, qui insistait sur le fait que l’engagement d’Emmanuel Macron de fermer l’ensemble des centrales à charbon en France demeurait «inchangé». 

Par ailleurs, la loi pour le pouvoir d’achat qui a été votée début août à l’Assemblée Nationale, incluait une mesure permettant à GazelEnergie de réembaucher cet hiver les salariés, dont plus de la moitié devaient partir à la retraite et les plus jeunes devaient être recasés dans de nouveaux projets de l’entreprise. 

Ces initiatives ont été prises pour sécuriser l’approvisionnement du pays en électricité compte tenu du conflit en Ukraine et des déboires rencontrés par le parc nucléaire d’EDF. En effet, plusieurs réacteurs des centrales nucléaires sont à l’arrêt en France, à cause d’opération de maintenance, ce qui provoque une baisse de la production nationale d’électricité.