Pour ceux qui hésitaient encore sur l’implication de Paris dans son opposition aux intérêts du Maroc, la résolution votée par le Parlement européen ne laisse plus aucun doute possible, surtout après l’embarras du président Macron qui a platement évité de répondre à la question sur ce vote, tout le contraire du chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, qui a défendu ouvertement le vote des eurodéputés du PSOE contre ce texte controversé.
Cet embarras d’Emmanuel Macron est apparu clairement jeudi 19 janvier à Barcelone, lors de la conférence de presse conjointe Macron-Sanchez qui a suivi le sommet franco-espagnol. Désemparé, le président français a confirmé par son attitude que le lobby français était à la manœuvre derrière le vote du Parlement européen hostile au Maroc.
Après coup, il a été confirmé que tous les membres du parti présidentiel La République en Marche ont voté pour la résolution du PE, à l’inverse de ceux du parti de Pedro Sanchez. Ce vote des eurodéputés espagnols contre la résolution du Parlement Européen intervient à quelques jours de la réunion de haut niveau Maroc-Espagne à Rabat.
Prévue les 1er et 2 février, cette 12ème réunion de haut niveau s’inscrit dans le sillage de la normalisation des relations entre Rabat et Madrid après la visite au Maroc, en avril 2022, de Pedro Sanchez et la confirmation de la volonté d’ouvrir une nouvelle étape dans les relations entre les deux pays.
Pedro Sanchez défend la décision du gouvernement espagnol de soutenir le plan marocain d’autonomie comme « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible » pour résoudre le différend sur le Sahara marocain, assurant que cette position procède de « la pleine volonté » de l’Espagne de contribuer « activement» au règlement de ce conflit qui n’a que trop duré.