L’Afrique du Sud ne se retire finalement pas de la Cour pénale internationale

Le gouvernement sud-africain a déclaré mardi qu’il ne quittera pas la Cour pénale internationale (CPI), après avoir affirmé le contraire par la voix du président Cyril Ramaphosa quelques heures auparavant.

« La présidence souhaite clarifier le fait que l’Afrique du Sud reste signataire du statut de Rome (qui a institué la CPI). Cette clarification fait suite à un commentaire erroné lors d’une conférence de presse de l’ANC (le Congrès National Africain, parti au pouvoir) », a annoncé en soirée le cabinet de Cyril Ramaphosa.

Le chef d’Etat sud-africain avait déclaré mardi que sa formation politique militait pour que le pays, décrié depuis le début du conflit armé en Ukraine pour sa proximité avec la Russie, quitte la CPI pour éviter l’arrestation du président russe àson arrivé à Pretoria à l’occasion du sommet des BRICS.

« Le parti au pouvoir a tranché, estimant que l’Afrique du Sud se retire de la CPI », avait soutenu Ramaphosa lors d’un point de presse au terme d’une visite du président finlandais, Sauli Niinisto.

La CPI, installée dans la ville néerlandaise de La Haye, a émis en mars dernier un mandat d’arrêt à l’encontre du chef de l’Etat russe, Vladimir Poutine, pour le crime de guerre de «déportation» d’enfants mineurs ukrainiens en Russie.

L’Afrique du Sud s’apprête à abriter, en août prochain, le sommet des BRICS, dont la Russie est membre. Cet Etat africain, de par sa qualité de membre de la CPI, est donc censé interpeller le dirigeant russe si ce dernier entrait sur son territoire.

La question de savoir si l’Afrique du Sud interpellera Vladimir Poutine est «à l’étude», avait précisé le président Ramaphosa lors de sa première annonce du jour.

Lors d’une réunion de l’ANC pendant le week-end dernier, le secrétaire général de l’ANC, Fikile Mbalula,avait estimé lors d’un point de presse que le maître du Kremlin «peut venir à tout moment dans ce pays» sans s’inquiéter. «La CPI ne sert pas les intérêts de tous, mais ceux de quelques-uns», avait-il martelé.