L’Assemblée nationale française rejette un texte condamnant un régime d’apartheid en Israël

Au terme d’un débat houleux, l’Assemblée nationale française a rejeté hier jeudi, par 199 voix contre 71 une résolution du groupe communiste français, condamnant le «régime d’apartheid institué par l’Etat d’Israël», les groupes parlementaires de la majorité, la droite et l’extrême-droite s’y étant opposées. 

Le projet de résolution a été déposé dans le cadre de la niche parlementaire du groupe communiste, journée pendant laquelle les parlementaires décident de l’ordre du jour à l’Assemblée nationale. 

A caractère non contraignant, ce texte demandait à l’exécutif la reconnaissance de «l’Etat de Palestine», le dépôt à l’ONU d’une résolution pour imposer à Israël «un embargo strict sur l’armement», et l’abrogation de «circulaires interdisant l’appel au boycott des produits issus des colonies» sionistes en territoires palestiniens occupés. 

Soutenue par les députés écologistes et LFI (La France Insoumise), la résolution a été largement critiquée par le camp présidentiel, la droite et l’extrême-droite qui ont voté contre, et même par les socialistes qui proposeront leur propre résolution dans les prochains jours. Bien évidemment, le Conseil représentatif des institutions juives de Frances (Crif) a également condamné la résolution. 

Si les promoteurs de cette résolution ont insisté sur leur attachement «à l’existence de l’Etat d’Israël», ce qui ne devrait par les priver du droit de critiquer une «dérive illibérale et coloniale de cet Etat» sans être taxé d’antisionisme ou d’antisémitisme, les socialistes se sont focalisés sur le rejet du terme «d’apartheid», lui reprochant de « racialiser et d’essentialiser » un « conflit de territoire ». 

De leur côté, les détracteurs du texte ont dénoncé un « geste de détestation de l’Etat d’Israël », « d’offense » et « de diffamation » et fustigé une «obsession» contre Israël.