Les sécheresses à répétition et la surexploitation industrielle ou agricole en Espagne, font craindre aux autorités du pays, une progression irréversible des «terres stériles», des sols arides sans micro-organismes et sans vie.
La première raison pointée du doigt est le réchauffement climatique, à l’origine d’une hausse des températures favorisant l’évaporation de l’eau et la multiplication des incendies ravageurs, mais aussi et surtout l’activité humaine, notamment l’agriculture intensive.
A titre d’illustration, les 40.000 hectares de terres agricoles dans la province d’Almeria, irrigués grâce à une nappe phréatique plurimillénaire et d’où sortent, hiver comme été, malgré son climat très sec, des milliers de tonnes de tomates, poivrons et concombres cultivées sous serres, «épuisent les aquifères». A des degrés moindres, le phénomène est observé un peu partout en Espagne.
La Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification estime que 75% du territoire espagnol est aujourd’hui soumis à un climat pouvant mener à la désertification, ce qui en fait le pays d’Europe le plus touché par ce phénomène.
Le Conseil supérieur de la recherche scientifique (CSIC) espagnol, estime que la dégradation active des terres agricoles a triplé au cours des dix dernières années, un phénomène d’autant plus problématique qu’il est souvent « irréversible à échelle humaine ».
Le risque d’érosion et de perte de qualité des sols est réel et la situation a de quoi inquiéter l’Espagne, qui a fait de l’agriculture un pilier de son économie et qui rapporte au pays près de 60 milliards d’euros d’exportations par an.