Le nouveau ministre britannique de l’Intérieur, James Cleverly a annoncé de nouvelles mesures qui rendent plus difficiles l’accès à un visa de travail au Royaume-Uni.
James Cleverly a annoncé devant les députés, un relèvement du salaire annuel minimum requis pour obtenir un visa de travail à 38.700 livres sterling, soit 45.160 euros, comparable au salaire médian à temps plein, contre 26.200 livres actuellement, soit une augmentation de 47%.
Le ministre britannique de l’Intérieur a également annoncé une réforme de la liste des métiers en manque de main d’œuvre, une liste qui sera réduite pour « éviter les abus », de même que le nombre de personnes à charge (parents, enfants) que chaque détenteur de visa pourra faire venir dans le Royaume-Uni.
Parmi les métiers en tension et donc non soumis à ce minimum salarial, figurent ceux du secteur de la santé qui a connu plusieurs grèves ces derniers mois seront soumis aux autres restrictions et notamment risquent de ne plus pouvoir faire venir leurs familles.
Le ministre britannique a affirmé que quelque 100.000 travailleurs du secteur médico-social ont fait venir environ 120.000 personnes à charge dans l’année qui vient de s’écouler et que seuls 25% seulement de ces personnes à charge ont un emploi, augmentant ainsi la pression sur les services publics, sans contribuer à l’économie.
Mais les organisations professionnelles redoutent que ces changements ne dissuadent des salariés du secteur d’essayer de venir au Royaume-Uni, alors que 20% des salariés de l’hôpital public viennent de l’étranger.
Ces annoncent s’ajoutent à un resserrement des mesures visant les étudiants, qui à partir de janvier prochain, ne pourront plus, sauf exceptions, faire venir leurs proches au Royaume-Uni et une augmentation de 66% du montant que devront payer les étrangers pour avoir accès au système public de santé, le NHS.
Largement distancé dans les sondages par l’opposition travailliste à l’approche du scrutin attendu l’année prochaine, le gouvernement de Rishi Sunak s’efforce d’afficher une ligne ferme pour faire baisser l’immigration, qu’elle soit légale ou clandestine. Le tout avec en toile de fond la promesse de « reprendre le contrôle » des frontières grâce au Brexit.
Le mois dernier, les chiffres de l’immigration légale ont été revus à la hausse. Outre une immigration légale record en 2022, les arrivées illégales de migrants par la Manche à bord de petites embarcations ont explosé l’an dernier avec près de 45.000 arrivées et ils sont près de 30.000 depuis le début de cette année 2023.