Le Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud depuis la fin du régime de l’Apartheid, a entamé samedi dernier, tambour battant sa campagne électorale alors qu’elle risque fort probablement de perdre sa majorité pour la première fois depuis 1994, compte tenu de son recul dans les sondages des intentions de vote.
Habituée à recueillir plus de 60 % des suffrages exprimés, l’ANC voit se multiplier des enquêtes d’opinion qui lui annoncent une dégringolade, se situant entre 40 et 45 % des voix. Si c’est probable score menace la réélection du chef d’Etat sud-africain, Cyril Ramaphosa, il pourrait obliger l’ANC à contracter une alliance avec un autre parti afin de garder le pouvoir.
Devant des adversaires déterminés, l’ANC doit prouver qu’elle demeure une redoutable machine de guerre électorale. Ainsi, c’est dans un stade bondé de 75.000 sièges à Durban que Cyril Ramaphosa a dévoilé samedi le programme visant à «restaurer la confiance» des Sud-Africains, s’engageant notamment à créer 3,5 millions d’emplois, une promesse qui semble rébarbative, le chômage étant la première occupation de ses concitoyens, selon un récent sondage.
Pour rappel, en 2019, la même formation politique s’était engagée à créer 275.000 postes d’emploi par an. Cinq ans après, le taux de chômage n’a fait que progresse, passant de 29 % à 31,9 % et c’est surtout la population noire qui en paie les frais.