Le gouvernement italien adopte un nouveau texte de loi pour protéger son accord avec l’Albanie sur le transfert des migrants clandestins

L’exécutif italien a approuvé un nouveau texte de loi afin de sauver la politique de transfert des migrants clandestins vers l’Albanie, ont rapporté divers médias locaux.

L’accord conclu entre l’Italie et l’Albanie dans le but d’endiguer le flux de migrants clandestins a failli être bloqué suite à une décision de justice. En effet, un tribunal de Rome a décidé vendredi dernier de renvoyer vers le sol italien 12 demandeurs d’asile transférés vers le nouveau centre italien pour migrants sur le territoire albanais. 

Cette décision remet en cause la légalité des projets de l’Union Européenne ayant pour objectif d’explorer les voies et moyens de mettre en place des centres de traitement des demandes et de détention des migrants à l’extérieur des frontières de l’espace Schengen.

Le lot de 16 clandestins, arrivé la semaine passée au niveau du port albanais de Shengjin en provenance de l’île italienne de Lampedusa à bord d’un bateau militaire, constituait le premier groupe à être transféré vers la nouvelle installation de Gjader, dans le cadre de l’accord conclu par l’Italie avec l’Albanie.

Quatre des 16 migrants, dont deux mineurs et deux jugés vulnérables, ont été immédiatement rapatriés jeudi par avion en Italie et les 12 autres, qui avaient reçu l’ordre des magistrats de Rome, de retourner sur le sol italien, sont arrivés samedi au port de Bari.

Cela a déplu au gouvernement italien, dont le ministre de la Justice, Carlo Nordio a même soutenu que «la définition d’un lieu sûr ne peut pas dépendre du pouvoir judiciaire». 

En effet, pour l’exécutif, les 16 demandeurs d’asile, qui sont de nationalité égyptienne et bangladaise, auraient dû être refoulés vers leurs pays d’origine, mais les juges ont estimé qu’ils risquaient de subir des violences si c’est le cas.

Après une réunion d’urgence tenue lundi, le gouvernement italien a approuvé un décret visant à établir une nouvelle liste de pays sûrs, qui pourra être mise à jour tous les semestres, et d’autoriser une cour d’appel de réétudier les décisions de transfert des demandeurs d’asile vers l’Italie.