Le président français, Emmanuel Macron et le prince héritier d’Arabie saoudite et homme fort du Royaume wahhabite, Mohammed ben Salmane, ont officialisé, lundi 2 décembre à Ryad, un partenariat stratégique visant à intensifier la coopération entre leurs deux pays.
A l’occasion de sa visite d’État de trois jours en Arabie Saoudite, Emmanuel Macron a salué sur le réseau X, l’élargissement des collaborations dans des domaines clés comme la transition énergétique, la défense, les mobilités et la culture, après un dîner de travail à Ryad, avec le prince héritier, Mohammed ben Salmane, surnommé « MBS ».
Les deux dirigeants se sont notamment engagés à travailler conjointement à la préparation du Sommet sur l’Intelligence artificielle, prévu en février à Paris. Ils ont également réaffirmé leur volonté commune de contribuer à la désescalade des tensions au Moyen-Orient.
Parmi leurs priorités figure l’organisation rapide d’une élection présidentielle au Liban, pays en crise depuis deux ans en l’absence d’un président. L’Élysée a souligné que cette élection est cruciale pour stabiliser le pays et relancer les réformes nécessaires.
Concernant le conflit israélo-libanais, Paris et Ryad souhaitent consolider le cessez-le-feu en cours au Liban après les affrontements avec l’armée israélienne.
Emmanuel Macron espère obtenir un soutien saoudien à l’armée libanaise, qui manque cruellement de moyens pour se redéployer efficacement à la frontière avec Israël. Cependant, l’Arabie saoudite, autrefois influente au Liban, reste prudente face à la montée en puissance du Hezbollah libanais et à l’instabilité politique persistante dans le pays du cèdre.
Sur le dossier israélo-palestinien, les deux chefs d’État ont insisté sur la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat à Gaza et réitéré leur soutien à une solution à deux États.
Engagé dans des discussions avec Washington pour une normalisation des relations du Royaume saoudien avec Israël, Mohammed ben Salmane a rappelé que cette initiative reste conditionnée par la création préalable d’un État palestinien indépendant, une position partagée par la France mais en opposition avec la politique du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou.
La visite présidentielle comporte également un volet économique important. Alors que l’Arabie saoudite accélère la diversification de son économie dans le cadre de son programme Vision 2030, les deux pays ambitionnent de renforcer leurs échanges économiques, jugés insuffisants par rapport aux attentes communes.
Emmanuel Macron est accompagné par une forte délégation de cinquante dirigeants de grandes entreprises françaises, comme TotalEnergies, EDF et Veolia, ainsi que de plusieurs start-up innovantes.
Des discussions sont en cours autour de l’acquisition d’avions de chasse Rafale français par l’Arabie saoudite, et la visite pourrait faire avancer ce dossier stratégique.
Par ailleurs, la France continue de jouer un rôle clé dans le développement culturel et touristique du royaume, notamment à travers le projet monumental de l’oasis d’Al-Ula, un investissement de 20 milliards de dollars.
Le président français participera également au «One Water Summit» à Ryad, un sommet axé sur la gestion durable des ressources en eau, avant de conclure sa visite mercredi à Al-Ula, en compagnie de la ministre de la Culture, la franco-marocaine Rachida Dati.
Ce déplacement marque une nouvelle étape dans la consolidation des relations franco-saoudiennes, tant sur les plans politico-diplomatique qu’économique et culturel.