Le président sud-coréen, Yoon Suk Yeol, déjà très impopulaire, a provoqué un tollé en décrétant la loi martiale, mardi lors d’une allocution surprise, accusant l’opposition d’être composée de «forces hostiles à l’État».
Cette décision fait suite à un conflit autour de l’adoption de son budget au Parlement, où il ne dispose pas de la majorité, ce qui a envenimé la situation.
En réaction, les partis de l’opposition au Parlement ont annoncé mercredi, avoir déposé une motion de destitution contre le président Yoon Suk Yeol, après l’échec de sa tentative d’imposer la loi martiale. Lors d’une conférence de presse conjointe, les six partis de l’opposition ont précisé que le vote sur cette motion pourrait avoir lieu dès vendredi prochain.
L’instauration de la loi martiale, une première en Corée du Sud depuis plus de 40 ans, incluait la suspension des institutions politiques, la fermeture du Parlement et un contrôle strict des médias. Cette initiative a suscité une vague de préoccupations et de critiques à l’international, notamment de la part des États-Unis, principal allié de Séoul face à la Corée du Nord, ainsi que de la Chine.
De son côté, la Russie a exprimé son inquiétude face à cette crise politique. « Nous espérons que cette situation ne déstabilisera pas l’ensemble de la péninsule coréenne», a déclaré Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, lors d’un point de presse.
Le Parti Démocrate, principale formation de l’opposition, a exigé la démission immédiate du président Yoon et menacé de poursuivre la procédure de destitution s’il refusait de quitter ses fonctions.
«Nous déposerons plainte pour rébellion» contre Yoon, ainsi que contre ses ministres de la Défense et de l’Intérieur, et plusieurs figures-clés de l’armée et de la police, a annoncé le Parti démocrate dans un communiqué.