Mawazine, le festival annuel de Rabat devenu l’un des grands rendez-vous des stars de la musique, vient de s’achever sur un franc succès. Pour cette dixième édition, les ados, les quinqua et même les jeunes des sixties, devenus pépés ou mémés depuis, n’ont pas été déçus.
Shakira, Kanye West, Yusuf Islam (allias Cat Stevens), Joe Cocker et tant d’autres ont enflammé, du 20 au 28 mai, les huit scènes géantes montées dans les principaux quartiers de la capitale. Il y en avait pour tous les goûts. Des vedettes de la musique arabe, amazighe et africaine, dont Mory Kanté, étaient aussi de la fête. D’une année à l’autre, la devise du festival reste intacte : diversité culturelle, tolérance et accessibilité pour tous. Le chiffre de 2 millions de spectateurs enregistré en 2010, sera visiblement égalé sinon dépassé cette année. L’organisation d’un festival annuel de cette ampleur a certainement plusieurs impacts positifs. D’un côté, Mawazine révèle un aspect important de la personnalité des marocains, ouverte aux cultures et aux rythmes du monde dans toute leur diversité. D’un autre côté, le festival renvoie à l’extérieur l’image d’un pays imprégné des valeurs de tolérance et du respect de l’autre, tout en demeurant ancré dans son environnement méditerranéen, arabe et africain.
C’est peut être là, la meilleure réponse opposée par le public à certaines voix grincheuses qui ont douté de l’opportunité de ce festival authentique et demandé son annulation. Surfant sur les revendications de réformes politiques portées par les jeunes du 20 février, les anti-festivals ont fait valoir la crise économique et même des contraintes d’ordre moral. Autant d’arguments divinement ignorés par les dizaines de milliers de spectateurs qui se sont rendus chaque soir, neuf jours durant, sur les scènes pour apprécier la musique et ovationner les artistes.