Face à la pression économique croissante, les entreprises chinoises réorientent leurs exportations vers l’Asie du Sud-Est, et particulièrement vers la Thaïlande, en réponse à deux défis majeurs : le ralentissement de leur marché intérieur et l’imposition imminente de droits de douane élevés aux États-Unis sur les produits fabriqués en Chine.
Cette stratégie de diversification des débouchés, bien qu’avantageuse pour les entreprises chinoises, soulève des défis pour Bangkok, qui se retrouve débordé face à l’afflux massif d’investissements étrangers notamment chinois.
La Thaïlande est devenue un terrain privilégié pour l’expansion des constructeurs automobiles chinois. En moyenne, une nouvelle usine voit le jour tous les trois mois. Dernier exemple en date : le constructeur Changan, qui inaugurera en mars son premier site de production hors de Chine dans la province de Rayong, située au sud de Bangkok.
Ce complexe ultramoderne sera dédié à la fabrication de véhicules électriques et hybrides destinés non seulement au marché thaïlandais, mais également à des pays comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni.
Changan rejoint ainsi des concurrents chinois de renom, tels que BYD, GAC et Neta, déjà bien implantés dans cette région stratégique. Cette concentration des investissements dans l’industrie automobile reflète l’attrait de la Thaïlande pour les multinationales chinoises.
Avec ses zones franches, son réseau logistique développé et sa position géographique centrale en Asie du Sud-Est, le pays offre un environnement favorable à la production et à l’exportation de véhicules.
Cependant, cet afflux des entreprises et des investisseurs chinois n’est pas sans poser des problèmes à Bangkok que, bien que ravi de l’intérêt économique accru, se trouve confronté à des questions complexes de régulation, de gestion des ressources et d’équilibre entre les investissements étrangers et les intérêts nationaux.
Cette situation soulève des inquiétudes pour la Thaïlande quant à une éventuelle dépendance excessive à l’égard de la Chine et à l’impact de ces investissements sur les industries locales.
Dans ce contexte, la Thaïlande devra trouver un équilibre entre attirer les capitaux étrangers et protéger ses propres intérêts économiques à long terme.
Des discussions au niveau gouvernemental, ainsi qu’avec les partenaires régionaux de l’ASEAN, pourraient être nécessaires pour établir des règles claires et assurer une coopération équilibrée avec les investisseurs chinois.
Cette dynamique met en lumière les défis que de nombreux pays d’Asie du Sud-Est pourraient rencontrer face à l’expansion économique stratégique de la Chine.