L’Allemagne enregistre une deuxième année de récession, marquée par une contraction économique historique

L’économie allemande traverse une période de ralentissement inédit avec un produit intérieur brut (PIB) qui s’est contracté de 0,2 % en 2024, prolongeant ainsi une récession amorcée en 2023 avec une baisse de 0,3 %. 

Ces chiffres, publiés le 15 janvier par l’Office fédéral des statistiques (Destatis), reflètent une léthargie économique inédite dans le pays outre-Rhin, depuis la Seconde Guerre mondiale. 

Depuis 2019, la progression du PIB allemand n’a atteint que 0,3 %, un résultat nettement inférieur à celui d’autres grandes économies : 25,9 % en Chine, 11,4 % aux États-Unis et même 6,7 % et 5,3 % respectivement en Espagne et en Italie, autrefois considérées comme économiquement fragiles.

Le « made in Germany », traditionnellement synonyme de robustesse industrielle, est ainsi en perte de vitesse. L’industrie, qui a longtemps été le moteur de l’économie allemande, a vu sa production reculer de 3 % en 2024 et les exportations ont diminué malgré une croissance globale du commerce mondial. 

Destatis fait état d’une baisse de compétitivité dans des secteurs clés comme la construction de machines et l’automobile, historiquement des forces motrices de l’économie allemande. Parallèlement, la Chine, autrefois grande importatrice de produits allemands, réduit ses achats tout en consolidant à l’international, ses parts de marché dans ces domaines.

Le secteur allemand de la construction, auparavant un pilier de la croissance jusqu’en 2021, poursuit également son déclin. Les investissements des entreprises se sont repliés pour la quatrième année consécutive (-2,8 %).  

Si la consommation des ménages a légèrement augmenté (+0,3 %), elle reste insuffisante pour contrebalancer la chute des autres indicateurs, et ce, malgré une décrue progressive de l’inflation dans la première économie de l’Union européenne (UE).

Ces résultats illustrent un décrochage de l’économie allemande par rapport à ses concurrents, remettant en question sa capacité à maintenir sa place de leader économique au sein de l’UE, dans un contexte de transformations globales.