Un juge de la Cour suprême du Brésil, Alexandre de Moraes a refusé jeudi, de restituer le passeport à l’ancien président brésilien, Jair Bolsonaro qui, interdit de quitter le territoire national depuis février 2024, souhaitait se rendre à Washington pour assister à la cérémonie d’investiture du président élu des Etats-Unis, le républicain Donald Trump.
La décision intervient dans le cadre d’une enquête sur une tentative présumée de «coup d’État» qui visait à empêcher l’icône de la gauche, Luiz Inácio Lula da Silva de reprendre la présidence en janvier 2023.
Alexandre de Moraes a justifié son refus par le risque de fuite de Bolsonaro à l’étranger pour échapper à la justice, rappelant que l’ex-président avait publiquement soutenu la fuite et l’asile de personnes impliquées dans les émeutes du 8 janvier 2023 à Brasilia, au cours desquelles des bolsonaristes avaient saccagé des bâtiments gouvernementaux.
Les avocats de Bolsonaro avaient invoqué une invitation officielle de Donald Trump pour l’investiture, pour demander la restitution du passeport à Bolsonaro. Cependant, le juge a estimé que cet argument ne justifiait pas de lever l’interdiction de sortie du territoire.
Dans une interview publiée par le New York Times avant la décision judiciaire, l’ancien président exprimait son enthousiasme pour l’événement, qualifiant Trump de «gars le plus important du monde».
Bolsonaro a annoncé que ses avocats feraient appel de cette décision, tout en précisant que son épouse Michelle et ses deux fils parlementaires, Flavio et Eduardo Bolsonaro, se rendraient à la cérémonie à Washington.
Battu par Lula au second tour de la présidentielle de 2022, Jair Bolsonaro, a été déclaré inéligible jusqu’en 2030 pour avoir diffusé de fausses informations sur le processus électoral.
Le parquet brésilien doit encore décider s’il intente des poursuites contre lui pour son rôle présumé dans le projet de coup d’État. Bolsonaro rejette ces accusations et dénonce une persécution politique.