L’Union européenne au chevet d’une filière automobile en crise

Les constructeurs automobiles européens se réunissent cette semaine à Bruxelles pour discuter avec l’Union européenne d’un équilibre entre objectifs environnementaux ambitieux et soutien à un secteur en crise. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, ouvrira jeudi un dialogue stratégique de plusieurs mois.

Le secteur automobile européen est fragilisé par la concurrence chinoise et l’éventuelle hausse des droits de douane américains sous Donald Trump. En Europe, des suppressions d’emplois se multiplient, comme à l’usine Audi de Bruxelles qui cessera sa production en février, invoquant des coûts élevés et des ventes en baisse.

La Commission européenne promet des mesures pour soutenir un secteur employant 13 millions de personnes et pesant 7% du PIB de l’UE. Des annonces sont attendues fin février, notamment pour encourager l’achat de véhicules électriques et sécuriser les approvisionnements en matières premières.

Cependant, les constructeurs réclament plus de flexibilité sur les normes environnementales, alors que le Pacte vert prévoit l’interdiction des véhicules thermiques neufs dès 2035. Malgré des progrès sur la réduction des émissions de CO2, le durcissement des règles en 2025 inquiète. L’Association des constructeurs européens (ACEA) s’oppose aux amendes pour non-respect des objectifs, jugeant qu’elles freineraient l’innovation dans un marché où les ventes de véhicules électriques reculent (13,6% en 2024 contre 14,6% en 2023).

Face à la montée en puissance de la Chine, qui a vendu 11 millions de véhicules électriques en 2024 (+40%), l’UE a instauré une surtaxe pouvant atteindre 35% sur les importations de voitures chinoises. Néanmoins, l’Europe reste en retard sur la production de batteries et le déploiement des bornes de recharge.

Les ONG environnementales craignent que l’abandon des amendes envoie un signal négatif aux constructeurs européens, déjà en difficulté pour rattraper leur retard face à la Chine.