Une immense vague de déplacés converge lundi vers le nord de la bande de Gaza, dévastée après plus de 15 mois de guerre, à la suite d’un accord de dernière minute entre Israël et le Hamas pour la libération de six otages. Israël a également annoncé la mort de huit autres otages, initialement prévus pour être libérés dans la première phase de la trêve.
L’accord maintient un cessez-le-feu fragile dans ce territoire où presque toute la population, soit 2,4 millions de personnes, a été déplacée. Dès 05H00 GMT, des milliers d’hommes, femmes et enfants, portant bagages ou poussant des chariots, ont pris la route vers le nord. Plus de 200 000 déplacés ont franchi le corridor de Netzarim en deux heures, selon un responsable de Gaza.
Samedi, les foules s’étaient heurtées à un refus israélien au niveau de Nousseirat. Un compromis trouvé dimanche soir prévoit la libération de trois otages jeudi et trois autres samedi, en échange de prisonniers palestiniens.
Parmi les déplacés, les émotions sont mêlées. « C’est un bonheur de rentrer, mais nous avons perdu tant de proches », confie Entissar Al-Saeedi. « Nous reconstruirons, même avec de la boue », déclare Lamees al-Iwady, 22 ans. Selon Gaza, 135 000 tentes sont nécessaires, 90 % des bâtiments ayant été détruits.
Le conflit a aussi anéanti les infrastructures essentielles, souligne Achim Steiner, chef du PNUD. Le Hamas qualifie ce retour de « victoire » contre les plans de déplacement forcé, tandis qu’Israël reste inflexible, avertissant contre toute menace.
L’idée évoquée par Donald Trump de déplacer les Gazaouis vers l’Égypte ou la Jordanie a suscité de vives critiques. Le Hamas, Mahmoud Abbas, et la Ligue arabe dénoncent ce projet, assimilé à un « nettoyage ethnique », une référence à la Nakba de 1948. Jordanie et Égypte s’opposent aussi fermement à un tel déplacement.