En Serbie, la démission du Premier ministre ne parvient pas à apaiser la contestation étudiante

La démission du Premier ministre serbe, Milos Vucevic, annoncée le 28 janvier 2025, n’a pas suffi à apaiser la contestation étudiante qui dure depuis trois mois. Cette contestation, centrée sur des accusations de corruption, s’est intensifiée après l’agression violente d’une étudiante, Ana, par des hommes liés au Parti progressiste serbe (SNS). Ana collait des autocollants appelant à manifester lorsque des assaillants armés de battes de base-ball l’ont attaquée. Elle a été hospitalisée avec une mâchoire fracturée. L’acte a choqué l’opinion publique et renforcé la colère des manifestants, notamment à Novi Sad, l’un des foyers majeurs de la contestation.

Le président Aleksandar Vucic, bien que condamnant l’agression et qualifiant cet acte de « scandaleux », a confirmé que les agresseurs étaient membres de son propre parti. Malgré cette reconnaissance, de nombreux manifestants estiment que les actions du gouvernement ne sont qu’une tentative de manipulation. Le Premier ministre démissionnaire, perçu comme un bouc émissaire, est largement vu comme un simple exécutant des volontés du président, qui dirige le pays d’une main ferme depuis 2012. Vucevic a qualifié l’agression de « violence inacceptable » et a exprimé sa volonté de réagir face à l’indignation grandissante.

Le mouvement étudiant, dirigé par des jeunes comme Aleksa Markovic, un étudiant en dentisterie à Belgrade, considère cette démission comme insuffisante. Markovic et ses camarades dénoncent une simple façade pour calmer les tensions, et leur protestation continue d’inclure des marches et des rassemblements dans les grandes villes, appelant à la fin de la corruption systématique et à une réelle réforme politique.

Cette contestation ne montre aucun signe d’essoufflement et continue de mobiliser un large éventail de la société serbe, notamment dans un contexte où la crédibilité du gouvernement est sérieusement remise en question.