La Ligue arabe rejette fermement l’idée de déplacement des Palestiniens proposée par Donald Trump

Lors du Sommet mondial des gouvernements à Dubaï, Ahmed Aboul Gheit, secrétaire général de la Ligue arabe, a réaffirmé l’opposition des pays arabes à toute tentative de déplacement forcé des Palestiniens. « Nous, les Arabes, avons combattu cette idée pendant un siècle et nous ne sommes pas prêts à capituler maintenant », a-t-il déclaré en réponse à la volonté exprimée par le président américain Donald Trump de vider la bande de Gaza de ses habitants pour y engager un projet de développement immobilier.

Recevant mardi le roi Abdallah II de Jordanie à la Maison-Blanche, M. Trump a de nouveau insisté sur cette vision, provoquant une vive réaction du monde arabe. « L’attention se porte aujourd’hui sur la bande de Gaza, mais elle se portera demain sur la Cisjordanie, avec pour objectif de vider la Palestine historique de ses habitants d’origine », a averti M. Aboul Gheit. Il a qualifié cette approche d’« inacceptable » pour les pays arabes, annonçant par ailleurs la tenue d’un sommet d’urgence sur la question palestinienne en Égypte le 27 février. Les États arabes disposent de deux semaines pour définir une position commune sur ce dossier.

Les pays arabes ont réaffirmé leur attachement à une solution à deux États, permettant la création d’un État palestinien indépendant aux côtés d’Israël. Les Palestiniens eux-mêmes ont condamné cette proposition, y voyant une répétition de la Nakba (« Catastrophe » en arabe), qui désigne l’exode massif survenu après la création de l’État d’Israël en 1948. À cette époque, plusieurs centaines de milliers de Palestiniens avaient fui ou avaient été expulsés vers les pays voisins ou vers ce qui allait devenir la Cisjordanie et la bande de Gaza, selon l’ONU.

Après la guerre israélo-arabe de 1967, Israël a occupé Jérusalem-Est, la Cisjordanie et Gaza, avant de se retirer de cette dernière en 2005. Depuis 2007, la bande de Gaza est sous le contrôle du Hamas et soumise à un blocus israélien de plus de quinze ans. La guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée après l’attaque du 7 octobre 2023, a ravagé le territoire palestinien pendant quinze mois avant qu’un cessez-le-feu n’entre en vigueur le 19 janvier. Israël, de son côté, continue de rejeter la solution à deux États comme issue au conflit israélo-palestinien.