Le ministère turc de la Défense a exigé, ce jeudi 6 mars, que le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) dépose les armes «immédiatement et sans conditions».
Cette déclaration intervient une semaine après l’appel de son fondateur et leader emprisonné, Abdullah Öcalan, à dissoudre le mouvement. Elle s’adresse aussi bien aux combattants kurdes retranchés dans le nord de l’Irak qu’à ceux présents dans le nord-est de la Syrie, traduisant ainsi l’impatience et la fermeté d’Ankara à l’égard du processus en cours.
Toutefois, cette prise de position ne constitue pas une réponse directe à l’appel d’Abdullah Öcalan, qui répond pleinement aux attentes des autorités turques. Elle réagit plutôt au communiqué du PKK à la suite de cet appel.
Le groupe armé a en effet annoncé un cessez-le-feu et affirmé partager la position de son fondateur, tout en exigeant qu’Abdullah Öcalan puisse lui-même présider le Congrès chargé d’acter son désarmement et sa dissolution.
Ankara rejette cette demande, accusant le PKK de vouloir semer la confusion en introduisant des conditions non mentionnées dans l’appel initial, notamment la question d’un cessez-le-feu.
Le gouvernement turc refuse toute prolongation du processus et affiche sa volonté d’aller rapidement vers une résolution, contrairement aux précédentes tentatives de paix, qui avaient échoué après un cessez-le-feu de deux ans entre 2013 et 2015.
« Le PKK et l’ensemble des groupes qui lui sont affiliés doivent (…) se dissoudre immédiatement et sans condition », a insisté le ministère de la Défense, faisant référence notamment aux Unités de protection du peuple (YPG) en Syrie. Ces dernières affirment ne pas être concernées par l’appel d’Abdullah Öcalan, mais la Turquie soutient le contraire.