Le Maroc a déclaré « suivre avec beaucoup d’attention » l’escalade entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, une réaction mesurée qui vise justement à éviter l’escalade dans une région déjà sérieusement fragilisée par les déchirements politiques et confessionnels.
L’incendie samedi de l’ambassade d’Arabie Saoudite à Téhéran par des manifestants iraniens, en colère contre l’exécution du dignitaire chiite saoudien cheikh Nimr Baqer Al-Nimr, a été la ligne rouge que Téhéran a dépassée. D’autres protestataires ont attaqué et incendié le consulat saoudien à Machhad, le deuxième ville dans le nord-est de l’Iran.
Il n’en fallait pas plus pour que Ryiad décide aussitôt de rompre ses relations diplomatiques avec Téhéran, menaçant d’exacerber les désaccords entre les deux principaux tenants de l’islam sunnite et chiite dans la région.
A Rabat, le Maroc a dit « craindre » que « les débordements en cours ne prennent une dimension ingérable dans les heures et les jours qui suivent ». Le Maroc « compte sur la sagesse des responsables saoudiens et iraniens afin d’éviter que la situation actuelle ne s’étende à d’autres pays de la région déjà confrontés à de nombreux défis et à des éléments de fragilité multiples », souligne le ministère des Affaires étrangères et de la coopération, dans un communiqué.