MSF dénonce l’instrumentalisation par Israël de l’aide humanitaire à Gaza

L’organisation Médecins Sans Frontières (MSF) a dénoncé, ce mercredi, l’utilisation de l’aide humanitaire comme un levier de négociation par Israël dans la bande de Gaza, où l’accès aux ressources essentielles telles que l’électricité et la nourriture est sévèrement restreint.

« Une fois de plus, les autorités israéliennes banalisent l’utilisation de l’aide comme un outil de négociation », a déclaré Myriam Laaroussi, coordinatrice d’urgence de MSF, dans un communiqué officiel.

Le 2 mars, Israël a annoncé le blocage de l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, en raison d’un désaccord avec le mouvement Hamas sur les modalités de mise en œuvre du cessez-le-feu en cours.

MSF souligne également que la coupure de l’électricité par Israël a contraint la principale usine de dessalement d’eau de mer à Gaza à fonctionner au fuel, réduisant drastiquement la production d’eau potable de 17 millions à seulement 2,5 millions de litres par jour.

« Cette coupure d’électricité entraînera progressivement des conséquences majeures sur l’approvisionnement en eau et la santé des habitants » palestiniens de Gaza, alerte l’ONG, rappelant que plus de 2,2 millions de personnes sont déjà confrontées à une crise humanitaire aiguë.

Cette mesure vise à accroître la pression sur le Hamas avant les discussions prévues au Qatar sur la prolongation de la trêve en vigueur depuis le 19 janvier, laquelle a permis des échanges de prisonniers et d’otages entre les deux parties.

Avant ce blocage des autorités sionistes, plusieurs centaines de camions de produits de première nécessité avaient pu entrer à Gaza pendant la trêve. Toutefois, MSF dénonce un système israélien d’autorisation des marchandises qui, selon l’ONG, limite systématiquement l’acheminement de l’aide humanitaire. Les dernières fournitures médicales envoyées par MSF à Gaza ont été livrées le 27 février, à bord de trois camions.

L’organisation critique également les obstacles administratifs imposés par Israël, notamment les restrictions sur l’entrée d’équipements médicaux jugés à « double usage », tels que les scalpels, les ciseaux, les concentrateurs d’oxygène, les unités de désalinisation et les générateurs.

«Même lorsque ces articles sont autorisés, leur acheminement demeure un processus long, complexe et entravé par une lourdeur bureaucratique», déplore MSF.