La Cour suprême du Brésil a validé les accusations portées contre l’ancien président, Jair Bolsonaro, dans le cadre d’une enquête sur une tentative présumée de coup d’État visant à le maintenir au pouvoir après sa défaite électorale en 2022.
Les cinq juges de la Cour en charge du dossier, ont unanimement voté en faveur du jugement de Bolsonaro et de sept de ses alliés pour cinq chefs d’accusation, incluant la participation à une organisation criminelle armée et la tentative d’abolition violente de l’État de droit démocratique.
L’ancien président d’extrême droite, arrivé au pouvoir en 2018 après une victoire électorale surprise, nie toute implication et dénonce une persécution politique.
En droit brésilien, une condamnation pour tentative de coup d’État peut valoir une peine allant jusqu’à 12 ans de prison et si l’on inclut les autres infractions reprochées, Bolsonaro risque plusieurs décennies d’incarcération.
Le procureur général, Paulo Gonet a affirmé que les accusés cherchaient à maintenir Bolsonaro au pouvoir « à tout prix », un plan qui aurait pris de l’ampleur après sa défaite électorale face à l’actuel président Luiz Inácio Lula da Silva.
L’acte d’accusation indique qu’un projet d’assassinat de Lula et du juge Alexandre de Moraes avait été envisagé, mais n’a pas été mis à exécution faute d’un soutien de l’armée.
Le procureur a également souligné que, même après l’investiture de M. Lula, les conspirateurs n’auraient pas renoncé à une prise de pouvoir par la force, comme en témoigne l’émeute du 8 janvier 2023. Ce jour-là, des partisans de Bolsonaro ont pris d’assaut et vandalisé les institutions brésiliennes à Brasilia.
La Cour suprême examine actuellement les charges contre huit des 34 personnes mises en cause dans cette affaire. Outre M. Bolsonaro, la procédure concerne plusieurs figures de son entourage, dont son colistier en 2022, l’ancien ministre de la Défense, Walter Braga Netto, ainsi que l’ex-ministre de la Justice, Anderson Torres.