Le président russe Vladimir Poutine a suggéré vendredi la mise en place d’une « administration transitoire » en Ukraine sous l’égide de l’ONU, conditionnant cette initiative au départ du président ukrainien Volodymyr Zelensky avant toute négociation de paix.
Cette déclaration intervient alors que les alliés européens de Kiev, réunis à Paris la veille, ont discuté des garanties de sécurité. Le Royaume-Uni et la France ont notamment avancé l’idée d’un déploiement futur d’une « force de réassurance » en Ukraine, pays en proie à une offensive russe depuis plus de trois ans.
Le conflit, initié par Moscou en février 2022, aurait déjà fait plusieurs centaines de milliers de victimes, civils et militaires confondus. Dans ce contexte, une mission franco-britannique se rendra prochainement en Ukraine pour déterminer le futur format de l’armée ukrainienne, considérée par Emmanuel Macron comme la principale garantie de sécurité du pays.
Lors d’une rencontre avec des marins à Mourmansk, Vladimir Poutine a expliqué que cette administration transitoire pourrait organiser une élection présidentielle aboutissant à un gouvernement « compétent et légitime », apte à engager des pourparlers de paix. Cette proposition marque une première dans son discours.
Depuis le début du conflit, Poutine justifie l’invasion par la nécessité de renverser un pouvoir qu’il accuse d’être inféodé aux Occidentaux. Toutefois, la loi martiale en Ukraine interdit la tenue d’élections tant que le pays subit des bombardements et que nombre de ses citoyens sont mobilisés ou exilés.
Le président russe s’est également félicité de l’initiative stratégique de son armée sur le front ukrainien, affirmant que la Russie progresse vers ses objectifs, bien que moins rapidement qu’espéré.
Vladimir Poutine exige toujours la reddition de l’Ukraine, son renoncement à rejoindre l’OTAN et la reconnaissance des territoires occupés par la Russie. Ces conditions sont jugées inacceptables par Kiev et ses alliés occidentaux. Pendant ce temps, la Russie est accusée de retarder un cessez-le-feu pour renforcer son avantage militaire.