La PM italienne, Giorgia Meloni entame une mission délicate à Washington, sur les droits de douane

La Première ministre italienne, Giorgia Meloni se rend ce jeudi 17 avril à la Maison Blanche, pour un entretien crucial avec le président américain, Donald Trump, au cours duquel elle espère une réduction des droits de douane américains imposés à son pays dans un contexte de tensions commerciales et de divergences stratégiques planétaires. 

Porte-parole du « Made in Italy » mais sous pression pour défendre les intérêts européens, elle devra aborder la question épineuse des droits de douane punitifs annoncés par les États-Unis, qui menacent les exportations italiennes vers la pays de l’Oncle Sam.

Proche idéologiquement du président américain sur des sujets comme l’immigration, les valeurs conservatrices ou la lutte contre le « wokisme », Meloni se distingue de Trump, cependant par son soutien indéfectible à l’Ukraine. 

Alors qu’elle a condamné avec fermeté la récente frappe russe sur Soumy, Trump a semblé reprendre les arguments du Kremlin, qualifiant l’attaque d’ »erreur ». Cette divergence pourrait compliquer leurs échanges, alors que Rome, traditionnellement atlantiste, reste un pilier du soutien européen à Kiev.

Sur le plan économique, l’enjeu est majeur pour l’Italie, dont les exportations vers les États-Unis représentent plus de 10 % de son commerce extérieur. 

Le gouvernement italien, bien que critique face aux nouvelles taxes américaines, prône l’apaisement. « Nous devons absolument éviter une guerre tarifaire », a insisté le ministre italien de l’Industrie, Adolfo Urso. Meloni, elle, joue la carte du dialogue, exhortant Bruxelles à ne pas riposter trop vivement au relèvement des taxes américaines.

Cette visite suscite toutefois des inquiétudes en Europe, où certains craignent que l’Italie ne négocie en solo, fragilisant l’unité européenne. Le ministre français de l’Industrie, Marc Ferracci, a mis en garde contre le risque de « briser la dynamique » européenne commune. Meloni, elle, se veut rassurante : « Je suis consciente de ce que je représente », a-t-elle déclaré, tout en minimisant les pressions.

Le timing de ce déplacement est sensible car, après cette visite-éclair, Meloni recevra dès vendredi à Rome, le vice-président américain J.D. Vance, confirmant son rôle d’interlocutrice privilégiée entre Washington et l’UE. Un équilibre délicat, alors que l’Italie dépend aussi des fonds d’aide européens, dont près de 200 milliards d’euros rien que pour le plan de relance post-Covid. Elle doit donc ménager ses partenaires européens.