Les États-Unis et l’Ukraine ont franchi une étape décisive vers la conclusion d’un accord économique majeur liant l’aide américaine à l’accès des USA aux ressources minérales stratégiques ukrainiennes.
Un mémorandum d’intention a été signé ce jeudi 17 avril, ouvrant la voie à la création d’un Fonds d’investissement pour la reconstruction de l’Ukraine, a annoncé Ioulia Svyrydenko, première vice-première ministre ukrainienne.
L’accord, dont la signature finale est prévue jeudi prochain selon le président américain, Donald Trump, prévoit un mécanisme de compensation pour l’aide américaine qui consiste à accorder à des entreprises américaines les droits d’exploitation de gisements ukrainiens de minerais critiques (titane, lithium, terres rares), essentiels aux industries high-tech et de défense.
« Nous avons un accord sur ce point », a déclaré le président américain depuis la Maison Blanche, tout en laissant planer un doute sur le respect par Kiev de ses engagements.
Ce « deal » représente l’aboutissement de mois de négociations tendues, marquées par un différend public entre Trump et Zelensky en février. L’administration américaine y voit un moyen de « rentabiliser » l’aide précédemment accordée à l’Ukraine, tout en permettant aux États-Unis de compenser la rupture des importations de la Chine, principal fournisseur mondial de ces matières premières.
Pour Kiev, l’accord s’inscrit dans une stratégie plus large de reconstruction et de modernisation du pays. « Ce fonds deviendra un outil efficace pour attirer les investissements », a souligné Mme Svyrydenko, évoquant la modernisation des infrastructures et la création de nouvelles opportunités économiques. Les détails financiers restent cependant confidentiels.
Les responsables américains justifient cette approche par des considérations géostratégiques : « Renforcer nos intérêts commerciaux en Ukraine créera une action dissuasive contre de futures agressions russes », explique un haut fonctionnaire du Département d’État sous couvert de l’anonymat.
L’Ukraine conditionne toutefois sa pleine coopération à l’obtention de garanties de sécurité concrètes de la part de ses alliés occidentaux et en premier lieu les USA.
Alors que le conflit russo-ukrainien entre dans sa quatrième année, Kiev cherche à sécuriser son avenir politique et territorial avant de s’engager dans des partenariats économiques à long terme avec les Etats-Unis et d’autres pays occidentaux.