Mark Carney élu Premier ministre du Canada dans un scrutin marqué par la confrontation avec Trump

Les élections législatives au Canada ont porté au pouvoir le libéral Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre, dans un scrutin dominé par les tensions commerciales et diplomatiques avec les États-Unis de Donald Trump.

Alors que les résultats définitifs se précisent, les libéraux pourraient devoir former un gouvernement minoritaire, dépendant du soutien d’un autre parti. Mais une chose est claire : cette élection a été un référendum sur la réponse du Canada à l’agressivité économique et politique de Washington.

Il y a encore quelques mois, les conservateurs de Pierre Poilievre semblaient favoris pour mettre fin à dix ans de pouvoir libéral sous Justin Trudeau. Mais la guerre commerciale lancée par Trump, assortie de droits de douane massifs et même de menaces d’annexion territoriale contre le Canada, a radicalement changé la donne.

Devant une foule de partisans en liesse, Carney a déclaré que « l’ancienne relation avec les États-Unis est terminée. Le président Trump tente de nous briser pour nous posséder ». Il a appelé les Canadiens à l’unité nationale et prévenu que les prochains mois seraient difficiles et exigeraient des sacrifices.

Les attaques répétées de Trump contre l’économie canadienne, mais aussi contre sa souveraineté, ont galvanisé l’électorat. « Les Canadiens ont vu en Carney un leader expérimenté, capable de défendre nos intérêts face à un voisin imprévisible », a commenté le ministre de la Culture, Steven Guilbeault sur CBC.

Dans les files d’attente devant les bureaux de vote, nombreux étaient les électeurs qui jugeaient ce scrutin historique, voire existentiel, pour l’avenir du pays.

Carney, 60 ans, novice en politique mais respecté pour son expertise économique, a promis de maintenir des tarifs douaniers en représailles aux mesures américaines. Il entend aussi renforcer le marché intérieur en supprimant les barrières commerciales entre provinces et diversifier les partenariats, notamment avec l’Union européenne.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a d’ailleurs salué sa victoire, affirmant que les liens transatlantiques entre l’UE et le Canada allaient se renforcer.

Avec un taux de participation élevé et un record de votes anticipés, cette élection confirme que le Canada entre dans une ère nouvelle durant laquelle la défiance envers Washington pourrait redéfinir sa politique étrangère pour des années.