Le gouvernement israélien renonce au limogeage controversé du chef du Shin Bet

Le gouvernement israélien a fait marche arrière, mardi 29 avril, en annulant sa décision de limoger Ronen Bar, chef du Shin Bet, l’agence de sécurité intérieure. 

Cette volte-face intervient après des semaines de vives critiques, tant de la part de l’opposition politique que de la société civile, voyant dans ce renvoi une tentative de prise de contrôle des institutions sécuritaires par l’exécutif et son chef Netanyahu.

Dans un document transmis à la Cour suprême, le Bureau du Premier ministre a indiqué que la procédure de licenciement, initialement décidée le 20 mars, a été « abandonnée », rendant caduques les contestations judiciaires en cours. 

Ronen Bar, en poste depuis 2021 à la tête des services de renseignements intérieurs, avait lui-même annoncé la veille, son départ prévu pour le 15 juin, invoquant 35 années de service et la nécessité d’une « passation ordonnée ».

L’annonce du limogeage de Ronen Bar avait provoqué un tollé, renforcé par les accusations mutuelles entre le chef du Shin Bet et Benjamin Netanyahu. 

Dans une déclaration sous serment, Bar a affirmé que le Premier ministre lui avait demandé une « loyauté personnelle » et ordonné d’espionner des manifestants antigouvernementaux en 2023 – des allégations qualifiées de « mensonges absolus » par Netanyahu.

L’opposition israélienne et la procureure générale de l’État avaient dénoncé une dérive autoritaire, tandis que la Cour suprême avait gelé la procédure de licenciement en attendant un examen approfondi. Par ailleurs, Netanyahu avait justifié ce renvoi en reprochant à Bar d’avoir « lamentablement échoué » à prévenir l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Si le retrait de la décision de limogeage met fin, du moins provisoirement, à cette crise institutionnelle, elle souligne les profondes divisions au sein de l’appareil sécuritaire et politique israélien. 

La question de la succession de Ronen Bar, dont le départ reste prévu pour juin, pourrait raviver les tensions, notamment si le gouvernement tente d’imposer un profil politiquement aligné sur sa politique et ses orientations.