Les tensions s’accentuent entre New Delhi et Islamabad après des bombardements croisés au Cachemire

Une nouvelle escalade de violence a éclaté entre l’Inde et le Pakistan dans la nuit du 6 au 7 mai, marquée par des frappes aériennes indiennes sur le territoire pakistanais et des tirs d’artillerie en réponse au Cachemire. 

Les tensions, déjà vives entre les deux voisins asiatiques, depuis l’attaque meurtrière du 22 avril dans la région disputée du Cachemire, ont atteint un niveau critique, suscitant l’inquiétude de la communauté internationale.

Selon le lieutenant-général, Ahmed Chaudhry, porte-parole de l’armée pakistanaise, huit civils, dont une fillette de trois ans, ont péri dans « 24 frappes » aériennes indiennes ayant visé six localités pakistanaises. Il a également fait état de 35 blessés et de deux personnes portées disparues. 

New Delhi justifie ces raids en les qualifiant de «frappes préventives contre des infrastructures terroristes» d’où seraient orchestrées, selon elle, des attaques contre des touristes au Cachemire.

Des journalistes présents près de Srinagar, capitale du Cachemire sous administration indienne, ont rapporté de violentes explosions à proximité du quartier général militaire régional. 

L’armée indienne accuse le Pakistan d’avoir ciblé ses positions dans les secteurs de Bhimber Gali et Poonch-Rajauri, faisant trois victimes civiles. Elle affirme avoir répliqué « de manière proportionnée».

Parmi les cibles visées par l’Inde figure la mosquée Subhan, à Bahawalpur (Pendjab pakistanais), que les renseignements indiens associent à des groupes jihadistes comme le Lashkar-e-Taiba (LeT) ou le Jaish-e-Mohammed (JeM). En réaction, les autorités provinciales ont ordonné la fermeture des écoles mercredi, mesure préventive dans cette région densément peuplée.

Le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Khawaja Asif, a averti que « la riposte s’intensifiera», tandis que le Comité de sécurité nationale du Pakistan, habituellement réservé aux crises majeures, devait se réunir en urgence. 

De son côté, l’ONU a appelé les deux parties à la désescalade, soulignant que «le monde ne peut se permettre une confrontation militaire» entre ces deux puissances nucléaires.

Les États-Unis, par la voix du président, Donald Trump, ont exprimé leur souhait d’un «arrêt immédiat des hostilités» et le Secrétaire d’État, Marco Rubio s’est entretenu avec ses homologues indien et pakistanais pour les encourager à ouvrir un dialogue bilatéral.

New Delhi, dirigé par le gouvernement nationaliste de Narendra Modi, assure que ses frappes étaient «ciblées et mesurées», excluant toute attaque contre des installations militaires pakistanaises. Islamabad dénonce une «provocation irresponsable» et promet une «réponse ferme».

Dans un contexte où chaque camp invoque sa légitime défense, la région retient son souffle, redoutant une déflagration aux conséquences imprévisibles.