Le nouveau patron du Vatican, Robert Francis Prevost, 69 ans, entre dans l’histoire comme le premier souverain pontife américain, sous le nom de Léon XIV.
Mais ce cardinal, élu au quatrième tour du scrutin, incarne bien plus qu’une nationalité. Son métissage culturel et son engagement pastoral en font une figure atypique.
Décrit par le quotidien italien « La Repubblica » comme étant « le moins américain des Américains » en raison de son profil modéré, ce binational américano-péruvien a consacré sa vie aux périphéries, loin des feux des projecteurs.
Né le 14 septembre 1955 à Chicago d’un père franco-italien et d’une mère espagnole, il intègre en 1973 l’ordre de Saint-Augustin avant d’obtenir un diplôme en mathématiques à l’université Villanova.
Ordonné prêtre en 1982, il part deux ans plus tard comme missionnaire au Pérou, où il passera l’essentiel de sa carrière. Après un doctorat en droit canonique à Rome, il devient évêque de Chiclayo en 2014, un diocèse modeste où il croisera le pape François en 2018.
C’est pourtant à Rome que sa trajectoire prend un tour décisif : en 2023, il est nommé à la tête du dicastère pour les évêques, succédant au cardinal Ouellet, empêtré dans des accusations d’agressions sexuelles. Proche des orientations réformatrices de François, il a soutenu l’accès des divorcés remariés à la communion, tout en affichant des réserves sur les questions LGBTQIA+ ou le diaconat féminin, qu’il n’exclut pas à long terme.
Homme de terrain, Léon XIV a toujours refusé les ors du pouvoir, préférant vivre dans la simplicité de son ordre augustinien. « Un évêque doit marcher avec son peuple, souffrir avec lui », confiait-il en 2024.
Pendant le conclave, son art de la discrétion – fuyant la presse au volant d’une modeste voiture – a marqué les esprits. Un style qui contraste avec l’apparat papal, mais incarne peut-être l’Église des « périphéries » qu’il appelle de ses vœux.