Pékin et Washington ont annoncé, mercredi 14 mai, une suspension temporaire de la majorité des surtaxes douanières imposées mutuellement dans le cadre de leur guerre commerciale.
Cette trêve de 90 jours, fruit de négociations menées à Genève durant le week-end dernier, marque un apaisement bienvenu après des mois de tensions qui ont ébranlé les chaînes d’approvisionnement mondiales et affolé les marchés boursiers et financiers.
Dès 4 h 01 GMT de cette journée du mercredi, les États-Unis ont abaissé leurs surtaxes sur les produits chinois à 30 %, tandis que la Chine réduisait les siennes à 10 % sur les biens américains, des gestes interprétés comme une avancée majeure saluée avec prudence par les places boursières.
« Nous avons le cadre d’un accord très solide avec la Chine », a déclaré le président américain Donald Trump dans un entretien accordé à Fox News, évoquant la nécessité pour Pékin de s’ouvrir davantage au commerce international.
En parallèle, la Chine a levé son interdiction faite aux compagnies aériennes d’utiliser les avions Boeing, tandis que Washington a renoncé à ses nouvelles restrictions à l’exportation de semi-conducteurs liés à l’intelligence artificielle vers la Chine.
Mais malgré cette accalmie, la méfiance persiste entre les deux géants de l’économie mondiale. Le président chinois Xi Jinping, sans nommer les États-Unis, a dénoncé « le harcèlement et l’hégémonisme » lors d’un sommet diplomatique avec des pays d’Amérique latine et son ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, a appelé à une solidarité face à une puissance qui « instrumentalise les droits de douane pour intimider » ses partenaires.
Enfin, la question du fentanyl reste un point de tension majeur entre Pékin et Washington qui maintient 20 % des surtaxes comme levier contre le trafic de cet opioïde, tandis que Pékin dénonce des accusations injustifiées et des mesures « déraisonnables ».