Sans surprise, la Réserve fédérale américaine (Fed) a décidé hier mercredi 18 juin, de maintenir ses taux directeurs inchangés pour la quatrième fois consécutive, les maintenant dans une fourchette allant de 4,25 % à 4,50 %, un niveau atteint en décembre dernier.
Cette décision, anticipée par les marchés, intervient malgré les critiques réitérées du président américain, Donald Trump qui plaide avec insistance, pour une baisse des taux d’intérêt.
Peu de temps avant l’annonce de cette décision, le milliardaire républicain, Donald Trump s’est emporté contre la Fed, jugeant que l’absence d’inflation justifiait une baisse des taux d’intérêt.
Il a qualifié le président de l’institution, Jerome Powell qu’il avait lui-même nommé en 2018, de « stupide » et d’homme « politisé », n’hésitant pas à ironiser : « Peut-être que je devrais aller à la Fed. Est-ce que je suis autorisé à me désigner moi-même ? »
Malgré cette pression politique, Jerome Powell a réaffirmé la position attentiste de la Fed, soulignant lors d’une conférence de presse, que des décisions plus avisées seraient possibles en prenant le temps d’évaluer l’impact des droits de douane sur l’inflation. Les tensions commerciales, tout comme les incertitudes géopolitiques, notamment la guerre entre l’Iran et Israël, compliquent la tâche de la banque centrale des USA.
La Fed a par ailleurs revu à la baisse ses prévisions économiques et table désormais sur une croissance du PIB de 1,4 % en 2025 contre 1,7 % en mars et une inflation à 3 %, bien au-dessus de son objectif de 2 %. Le taux de chômage attendu a été légèrement relevé à 4,5 %.
Si deux baisses de taux restent officiellement envisagées d’ici la fin de l’année, la prudence affichée par Jerome Powell incite les analystes à douter de leur concrétisation avant l’automne. Pour nombre d’économistes, la Fed fait désormais face à un risque de stagflation, combinant faible croissance et inflation persistante.