Alors que le Danemark accède, ce 1er juillet, à la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne, la Première ministre danoise, Mette Frederiksen a affirmé que la sécurité constituerait la priorité absolue de son mandat, confiant au quotidien Politiken, qu’«il est clairement défini que la sécurité est la priorité absolue».
Le contexte géopolitique européen, marqué par le conflit russo-ukrainien et les tensions régionales, renforce l’urgence d’une action coordonnée particulièrement au plan sécuritaire et de la défense. « La situation est instable, et cela la rend dangereuse », a-t-elle averti, mettant en garde contre le risque d’une escalade généralisée.
Frederiksen entend faire avancer le plan européen présenté en mars visant à renforcer les capacités de défense de l’UE grâce à des mécanismes simplifiés et des financements accrus au profit de l’industrie de défense européenne.
Cette orientation s’inscrit dans le prolongement de l’accord adopté fin juin par l’OTAN, engageant ses membres à consacrer 5 % de leur PIB à la sécurité d’ici 2035, dont 3,5 % dédiés spécifiquement aux dépenses militaires, un objectif que certains pays, comme l’Espagne, jugent toutefois excessif.
Sur le plan militaire, le Danemark s’illustre par un engagement croissant avec des dépenses militaires qui dépassent déjà les 3 % de son PIB. Membre fidèle de l’Alliance nord-atlantique, Copenhague s’aligne également sur la vision française d’une plus grande autonomie stratégique européenne.
Cette évolution s’est accélérée après l’épisode diplomatique de 2019, lorsque le président des Etats-Unis, Donald Trump avait exprimé son intérêt pour l’achat du Groenland, suscitant une vive réaction danoise.
La présidence danoise compte également mettre l’accent sur la lutte contre l’immigration irrégulière. Le gouvernement propose de nouvelles approches, incluant l’externalisation des demandes d’asile et une redéfinition des compétences de la Cour européenne des droits de l’Homme.
Copenhague s’est allié à huit autres pays de l’UE pour plaider une réinterprétation de la Convention européenne des droits de l’homme, accusée de protéger parfois « les mauvaises personnes ».