La réforme du budget de l’UE contestée par 14 États membres

À l’approche de la présentation du prochain cadre financier pluriannuel (CFP) 2028-2034 de l’Union européenne (UE), les tensions s’intensifient autour de la réforme des mécanismes de financement. 

Un groupe de quatorze États membres, dont la Pologne, l’Italie et la Hongrie, a signé un document officieux rejetant les projets de la Commission européenne visant à centraliser la gestion et l’allocation des fonds européens.

Dans ce texte, intitulé : «Politique de cohésion dans le futur CFP», les signataires appellent à maintenir une politique de cohésion distincte, dotée d’un budget solide, alloué selon les niveaux de développement régionaux. «Seuls un budget séparé et une législation dédiée peuvent garantir l’unité, la compétitivité et la convergence», peut lire dans le communiqué.

Cette réaction intervient après des fuites sur une proposition de la Commission visant à fusionner près de 530 programmes en un unique fonds national par État membre, conditionné à la réalisation d’objectifs politiques. Mais les 14 pays contestataires assimilent cette approche à une recentralisation au détriment des régions et des autorités locales.

La critique s’élargit au Parlement européen, où le groupe des Socialistes et Démocrates (S&D), deuxième force politique à Bruxelles, a adressé une lettre à Ursula von der Leyen exprimant son rejet du modèle «un plan national par État» et du principe de «paiements contre réformes». Le groupe réclame également un CFP plus ambitieux, supérieur au 1 % actuel du PIB de l’UE.

La Pologne, principale bénéficiaire de la politique de cohésion, insiste pour que ce dernier reste au cœur du prochain budget. Elle défend une hausse des fonds dédiés à la cohésion économique, sociale et territoriale, estimant que «compétitivité et cohésion sont les deux faces d’une même pièce».

La Commission dévoilera sa proposition le 16 juillet, dans un contexte de contestation croissante.