Le Royaume-Uni a officiellement ratifié, mardi 5 août, avec la France, un accord inédit relatif à l’immigration clandestine, fruit de la visite d’État du président français, Emmanuel Macron à Londres en juillet dernier.
Ce pacte, fondé sur le principe du « un pour un », prévoit qu’à chaque migrant renvoyé en France après une entrée clandestine via la Manche, un demandeur d’asile sera accueilli au Royaume-Uni.
Cet accord marque une nouvelle étape dans la coopération franco-britannique sur le dossier migratoire, un sujet particulièrement sensible depuis le Brexit du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE). Il vise à endiguer les traversées illégales de la Manche, dont le nombre ne cesse d’augmenter, alimentant les tensions entre Paris et Londres.
Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, en perte de vitesse dans les sondages depuis sa victoire aux législatives de juillet 2024, entend renforcer sa position sur ce dossier. Il subit une pression croissante du parti Reform UK de Nigel Farage, qui continue de faire de l’immigration son cheval de bataille.
Dans un communiqué, le ministère britannique de l’Intérieur a indiqué que les premières arrestations dans le cadre de cet accord débuteront dans les prochains jours.
De son côté, la ministre britannique de l’Intérieur Yvette Cooper a souligné que ce mécanisme représente « une avancée majeure pour affaiblir les réseaux criminels organisant les traversées de la Manche ».
Un traité opérationnel a été discrètement signé la semaine dernière, avant son annonce officielle ce mardi. Le gouvernement britannique a précisé que la Commission européenne ainsi que les États membres de l’Union européenne avaient validé ce projet de coopération franco-britannique.
Cependant, l’accord suscite des critiques notamment parmi les élus du nord de la France qui ont exprimé leur mécontentement, dénonçant un déséquilibre jugé favorable au Royaume-Uni. Ce nouveau dispositif, bien que présenté comme équilibré, relance le débat sur la répartition des responsabilités en matière d’asile en Europe occidentale.