L’Australie a annoncé ce mardi 26 août, l’expulsion de l’ambassadeur d’Iran à Canberra et de trois autres diplomates iraniens, leur accordant un délai de sept jours pour quitter le pays.
Cette décision historique, la première du genre depuis la Seconde Guerre mondiale, est motivée par l’implication présumée d’Iraniens dans deux attaques antisémites survenues à Sydney et Melbourne. Dans la foulée, Canberra a également suspendu les activités de son ambassade à Téhéran en Iran. Le personnel diplomatique de l’ambassade australienne a été relocalisé dans un pays tiers pour des raisons de sécurité.
La ministre australienne des Affaires étrangères, Penny Wong a dénoncé une «ingérence inacceptable», tandis que le Premier ministre, Anthony Albanese a parlé d’«actes d’agression extraordinaires et dangereux orchestrés par une nation étrangère», précisant que ces actions viseraient à «nuire à la cohésion sociale et semer la discorde» au sein de la société australienne.
Téhéran a immédiatement rejeté ces accusations, qualifiant la décision de Canberra de «mesure injustifiée». Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaeil Baqaei a affirmé que cette décision visait à «compenser les critiques limitées adressées par l’Australie au régime sioniste» d’Israël.
Cette crise intervient dans un contexte diplomatique déjà tendu. La semaine précédente, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu avait accusé Anthony Albanese de « trahir Israël » après avoir annoncé l’intention de son pays de soutenir la reconnaissance d’un État palestinien à l’ONU en septembre prochain.
Parallèlement, l’Australie est confrontée à une recrudescence d’actes antisémites depuis le début de la guerre à Gaza : synagogues incendiées, maisons et écoles vandalisées. En juillet, un homme a été arrêté pour avoir provoqué un incendie criminel dans une synagogue de Melbourne, alors que vingt fidèles s’y trouvaient.
En réponse, le gouvernement australien a annoncé son intention de placer les Gardiens de la révolution iranienne sur la liste nationale des organisations terroristes. Une escalade diplomatique qui risque de tendre un peu plus les rapports entre Canberra et Téhéran.